Ils rééditent demain l’exploit réalisé le 1er janvier 1928 par Pierre Auschistzky.

Franck Colin représente les radioamateurs du Bassin. (ARCHIVES S. M.)

Quatre-vingt-cinq ans se sont écoulés et pour les radioamateurs du bassin d’Arcachon, la magie est intacte. Le 1er janvier 1928, Pierre Auschitzky inscrivait son nom dans l’histoire des techniques de transmissions ludiques en réalisant, depuis Arcachon, la première liaison avec les États-Unis, le New Jersey plus précisément, sur la bande des 10 mètres.

Demain, mercredi 9 janvier, les héritiers radio de Pierre Auschitzky rééditeront l’exploit. Dans les mêmes conditions. Ou presque. « Nous allons reprendre la même fréquence (entre 28,020 +/- 20KHZ) », explique Franck Colin, le président du radio club amateur du bassin d’Arcachon en expliquant que la propagation des ondes, soumise au cycle solaire, pouvait entraîner un affinage.
Communication en morse

Le matériel utilisé demain sera également plus performant que celui de l’époque. En revanche, la technique de communication sera la même qu’en 1928 : le morse. « C’est Bruno, F5NTV, un crack en la matière qui assurera la liaison », poursuit Franck Colin. Et ce depuis son domicile, à Cassy. Quant à celui qui répondra à l’appel, au New Jersey, il s’agit d’un étudiant : Nathaniel W2NAF.

« Nous avons contacté plusieurs clubs aux États-Unis et c’est lui qui a répondu et s’est dit partant pour ce contact. » La liaison sera filmée, en France et aux États-Unis et les radioamateurs sans frontières feront un montage de cette animation (1). Entre histoire et nostalgie. Avec toujours en ligne de mire le plaisir intact de communiquer avec le monde entier grâce à bout de fil.

(1) Contact :
via SUD-OUEST

C’est un moment intense qu’ont vécu hier les CM2 de l’école des mûriers à Saint-Maur, connectés par radio avec la Station spatiale internationale. Une aventure minutieusement préparée par les élèves et leur enseignantes, ainsi que par les passionnés du radio-club de Saint-Maur…

Ce sont eux qui ont aidé à poser et régler l’antenne géante sur le toit du gymnase Brossolette, établir les liaisons satellites, puis, à l’aide de codes inspirés des techniques militaires, ont communiqué avec Tom Marshburn, l’un des six spationautes actuellement en orbite autour la terre.

« Chaque module a été installé deux fois pour pallier une éventuelle panne ou un dysfonctionnement passager. Un groupe électrogène a même été prévu, au cas où une coupure générale d’électricité viendrait perturber l’échange ! Le créneau horaire, très précis (le 7 janvier à 11h57 minutes), nous a été donné jeudi dernier et il a fallu tout organiser pendant le week-end» , détaille Jean-Luc Claude, président du radio-club Saint-Maur. «Ce sont les radios amateurs qui jouent le rôle d’interlocuteurs entre les écoles et l’ARISS (Amateur Radio on the International Space Station), l’association en charge de communiquer avec la NASA et la Station internationale », précise Pierre-Louis Cassot, vice-président de l’ARRA (Association Régionale des Radios-Amateurs).

Outre cet échange exceptionnel entre l’espace et les écoliers, ces férus de sciences ont d’autres activités : ils permettent notamment de recevoir les signaux des « cubesat ». Ces petits satellites, souvent assemblés par les étudiants des grandes écoles d’ingénieurs, sont acheminés par les spationautes jusqu’à la station internationale, puis lâchés en orbite, à la main!  Très souvent, ces cubesats renvoient des signaux que seuls les radios amateurs peuvent intercepter. Ils servent alors pour des résultats scientifiques : comment améliorer tel matériel pour qu’il résiste mieux à l’espace, comment optimiser les ondes radiophoniques… Par exemple, un cubesat (Techedsat) construit par une université californienne devrait être le premier à envoyer un Tweet depuis l’espace… De leur côté, les astronautes qui rejoignent ISS (la Station spatiale internationale) sont équipés de matériels radio amateurs et installent d’immenses antennes, uniquement destinées à l’usage des clubs amateurs, sur les panneaux extérieurs de la station.

Alors qu’Internet pourrait rendre cette pratique obsolète, voire ringarde, ce lien vers l’espace non virtuel conserve toute sa performance. Plus compliqué qu’un clic et plus modeste qu’un smarphone de dernière génération, ce bricolage de garage est entièrement maîtrisé par ses utilisateurs. «Plus de 15 millions de personnes sont radios-amateurs dans le monde et appartiennent à des associations. En France, nous sommes 15 000, souvent des scientifiques, curieux et ouverts. Notre but principal est de rencontrer d’autres passionnés. Nous nous faisons des amis à l’autre bout du monde, et ce grâce à notre propre équipement : c’est une vraie fierté, en plus du plaisir ! », résume Pierre-Louis Cassot.

Pour aller plus loin sur les ondes, voir ci-dessous les clubs radios d’amateurs près de chez vous : il y en a trois dans le Val de Marne :
RC de Saint-Maur des Fossés: indicatif F6KMX, indicatif responsable Jean-Luc Claude F5JCH
RC AOM P.T.T. de Cachan: indicatif F5PTT, indicatif responsable Patrick Jaouen F5PGY
RC DX du Moulin à Ivry : indicatif F5KFG, responsable Guy Catez (F5BLN)

Voir la retransmission de la connexion école-espace sur le site du radio club de Saint-Maur.
via 94.citoyens.com

Saint-Maur, hier. Des élèves de CM 2 de l’école des Mûriers ont pu échanger avec l’astronaute américain Tom Marshburn (en médaillon, en haut). Le dialogue a duré neuf minutes. Un temps précieux pour les enfants qui préparaient cette rencontre depuis septembre. | (LP/E.M.)

Certains ont repris le chemin de l’école, eux se sont envolés dans les étoiles. Les enfants d’une classe de l’école des Mûriers, à Saint-Maur, ont pu échanger avec un astronaute posté à 400 km de la Terre, hier. Les élèves avaient été sélectionnés par la Nasa, l’organisme chargé du programme spatial américain (lire ci-dessous).

Antenne fixée sur le toit du centre sportif Brossolette, gymnase aménagé en salle de transmission radio… Et sur les bancs, de petits élèves fébriles à l’idée de la rencontre à venir. Rendez-vous était fixé à 11h57, mais le compte à rebours a débuté bien avant.

10h27 : Mathieu ne tient plus en place
Sur l’écran géant suspendu au milieu du gymnase, les élèves suivent en direct le déplacement de la Station spatiale internationale (SSI, ou ISS en anglais) qui fait le tour de la Terre en une heure et demie. C’est là que vivent les six astronautes avec qui ils vont bientôt dialoguer. « Elle passe au-dessus de la France! » s’excite Mathieu, mais Jean-Luc Claude, président du Radio-Club de Saint-Maur, à l’initiative du projet, vient doucher son enthousiasme : « On ne leur parlera qu’au prochain passage. » « C’est long! Mais ça vaut le coup », patiente le garçon. Devant lui, Rachel et Manon avouent qu’elles ont eu quelques difficultés pour s’endormir la veille. « C’est le quotidien des astronautes qui nous intéresse », expliquent les deux jeunes filles, déjà affublées d’un tee-shirt « Contact radio avec l’ISS : je l’ai fait ! ».

11h50 : derniers réglages
L’échange ne durera que dix à quinze minutes. La technique doit donc être irréprochable. « On va faire une petite check-list », annonce Jean-Luc Claude au micro. Et d’énumérer les accessoires indispensables : émetteur principal, coupleur d’antennes, chronomètre… « On a doublé tout le matériel, précise le président du club de radio amateur. Ce n’est pas notre transmission la plus lointaine, mais c’est la plus compliquée! Et c’est notre premier dialogue avec l’espace. »

11h55 : l’heure des questions

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