Dans la PQR: En direct de l’espace: coup de fil avec un astronaute pour des élèves de CM2
Assis dans le gymnase, les élèves attendent fébrilement le contact qui doit être établi avec la station spatiale internationale. La connexion arrive enfin: « I’m ready! » lance, dans un grésillement, un astronaute américain.
Le contact entre les 28 élèves de CM2 de l’école Les Mûriers de Saint-Maur et la station spatiale est prévu pour 11H55 précises, au moment de l’un de ses 16 passages de la journée au-dessus de l’Hexagone. A quatre minutes de l’heure dite, la station, lancée à 27.639 km/h, se trouve au-dessus de l’Atlantique.
La date et l’heure du rendez-vous ont été annoncées vendredi, et en ce lundi de retour des vacances de Noël, c’est branle-bas de combat.
« On a passé tout le week-end ici à faire le montage et les réglages », explique Jean-Luc Claude, président du radio-club de Saint-Maur, à l’origine du projet il y a deux ans: quatre antennes installées sur le toit, une station principale et une de secours, une installation électrique doublée par un groupe électrogène, …
Face aux deux écrans géants, sur lesquels sont diffusées photos de l’astronaute, et position de la station par rapport à la terre, les élèves entendent enfin, après une succession de codes, l’un des astronautes.
A quoi ressemble la Terre vue de la station spatiale internationale? Comment faites-vous pour savoir si c’est le matin ou le soir? Vous rasez-vous chaque jour? Quelle est votre mission?
Dans un silence religieux, pendant une petite dizaine de minutes, Thomas Marshburn répond en anglais aux 17 questions très terre à terre des élèves. Avant de saluer d’un « bonjour », en français dans le texte.
via
« C’est pas souvent qu’on peut entendre les astronautes »
Transmises à l’avance, les questions ont été posées par les élèves qui ont défilé deux par deux sur une estrade. En anglais. Et sans jamais oublier le « over » final.
« On a fait des répétitions générales. Ils ont inventé les questions en français, et on les a traduites ensemble », soulignent Florence Pascal et Clémence Viricel, les enseignantes, ravies de ce projet en sciences et linguistique, avec le radio-club.
En moyenne une fois par semaine, la station spatiale internationale entre en contact avec une classe, du primaire à l’université. Aux Etats-Unis, au Japon et en Russie, notamment.
« Autant dire qu’il y a un peu la queue! » sourit Jean-Luc Claude.
Après avoir « raccroché », M. Claude et son épouse Maryse sont soulagés: « C’est deux ans de travail. (Nous sommes) très heureux pour les enfants. Il (l’astronaute) a répondu à toutes les questions. Il a même essayé de nous dire un mot en français! »
« J’avais un petit peu le trac. C’est un moment mondial », raconte Guy, 10 ans.
Son camarade Louis est fier de faire partie d’ »une des seules écoles à l’avoir fait, on a appris plein de choses ».
Sarah, elle, sait depuis longtemps qu’elle veut devenir astronaute: « Tu peux voler, un peu faire ce que tu veux ». Alors ce contact, « ça (lui) a donné un moment d’émotion, c’est pas souvent qu’on peut les entendre ».
La mairie de Saint-Maur a voté, pour ce projet, une subvention exceptionnelle de 17.000 euros.
En 2012, une seule communication a été établie en France. « Pour 2013, on espère cinq contacts », commente Joseph Lemoine, de la section française de l’Amateur Radio on the International Space Station (ARISS), qui organise les contacts entre les écoles et l’ISS avec la NASA, via l’une des trois millions de radio-amateurs existantes dans le monde