David Eichler, astrophysicien de l’université de Ben Gurion, auteur d’une étude à paraitre publiée dans ‘Astrophysical Journal Letters’ répond par l’affirmative. Une comète rasante (passant à moins de quelques milliers de kilomètres du soleil) de 30km de diamètre pourrait déclencher une onde de choc cosmique aux effets dévastateurs. Eichler précise qu’une comète rasante se compresse puis explose dans l’atmosphère solaire, provoquant une éruption solaire.

Si cette comète était de l’ordre de grandeur de la fameuse comète Hale-Bopp [1], nous serions témoins de la plus importante éruption solaire jamais observée. Tout satellite qui n’aurait pas activé son mode de protection serait tout simplement anéanti, ainsi que tous les appareils électroniques, des microcircuits de nos téléphones portables aux centrales électriques. Eichler évoque la possibilité qu’un tel évènement ait déjà eu lieu. L’analyse de cernes d’arbre indique une soudaine flambée de 1,2 pour cent du taux de carbone 14 atmosphérique en 775 après J.C., révélant une éruption solaire aux causes indéterminées et une puissante onde de choc électromagnétique.

Le scénario, digne d’un film de science fiction, serait le suivant : une comète explose dans l’atmosphère solaire, générant une éruption solaire. Les ondes émises se propagent à 1000km/s et atteindraient la terre au bout d’un jour et demi et se propageraient le long des pôles ou la résistance magnétique est faible. Pour Eichler, les conséquences seraient probablement bien pires que l’événement Carrington de 1859, une super-tempête solaire qui a fait des ravages sur les lignes télégraphiques provoquant des aurores boréales visibles aussi loin au sud que le Texas : « Tous les microcircuits ayant la possibilité de gérer des courants de faibles ampleurs serait détruits par ces champs électriques gigantesques. Sans endommager notre santé, ces ondes pourrait détruire notre réseau électrique et nous ramener a l’âge de pierre ».

Il n’est pas nécessaire de s’alarmer dans la mesure où les astronomes devraient avoir quelques années de préavis si une telle comète se présentait. Cependant, mis à part quelques exceptions dans le domaine militaire, nos appareils électroniques ne sont pas protégés contre de tels traumatismes magnétosphériques potentiels.