La précision des GPS augmente… le risque de collision aussi
Le paradoxe de la navigation automatique
Lors de leurs premiers vols, les pionniers de l’aviation Orville et Wilbur Wright ne se souciaient guère ni de s’égarer ni d’une collision avec un autre aéronef. Aujourd’hui, c’est le GPS qui délivre les pilotes du souci de l’égarement. Pour les collisions, c’est moins simple…
La précision de la navigation guidée par GPS sur tous les avions de ligne est remarquable : la marge d’erreur est bien inférieure à leur envergure. Quand un avion emprunte une route aérienne à une altitude donnée, il est maintenu rigoureusement sur sa trajectoire grâce au GPS. Supposons qu’en raison d’une erreur ou d’un malentendu, un autre avion arrive en face, sur la même route et à la même altitude, et avec la même implacable précision. Dans une telle situation, l’admirable fiabilité des systèmes de navigation automatique devient paradoxalement catastrophique, car elle rend la collision inéluctable.
« Après plusieurs incidents de ce type, les autorités ont instauré une procédure dite SLOP, pour Strategic Lateral Offset Procedure, qui donne aux pilotes la possibilité de décaler leur trajectoire vers la droite d’un ou de deux milles nautiques et d’éviter ainsi la collision de deux avions qui se trouveraient sur la même route. » L’adoption de cette procédure est une des conséquences surprenantes des progrès de la technique.
Pour poser les avions, il vaut mieux que le pilote se fie à ses instruments, mais en d’autres circonstances on ne lui en voudra pas de prendre des libertés… en rasant le mur droit du couloir.
Martin | Elektor