La Dépêche du 25 janvier 2014 – Cet après-midi, à 15 heures, l’association «Opération Suricate» devrait procéder, si les intempéries le permettent, au lancement d’un ballon stratosphérique depuis Fleurance. Initialement, l’opération devait avoir lieu depuis l’hippodrome, mais l’inondation survenue hier oblige les organisateurs à trouver un autre endroit.

Objet du lancement, réaliser une expérience scientifique liée à la physique des plasmas. Envoyée à 32 000 mètres d’altitude, la nacelle du ballon doit être récupérée en fin d’après-midi dans un rayon de 200 km.

Un événement aux allures scientifiques que désavoue fermement la Ferme des étoiles de Fleurance. «Ni les cercles Suricate, ni l’opération Stratos projetée par ce groupe à Fleurance n’ont de rapport, ni de près, ni de loin avec les associations regroupées sous le label Ferme des Étoile» explique le président Bruno Monflier, agacé que les Suricates aient choisi Fleurance, sans doute pour bénéficier de la caution apportée par le nom de cette ville qui accueille chaque année en été un festival d’astronomie, rendez-vous de scientifiques réputés.

«Les Suricates ne sont rien d’autre que des groupes qui prétendent accréditer l’idée de l’existence de soucoupes volantes et d’extraterrestres en dehors de toute démarche et de toute rigueur scientifique» martèle Bruno Monflier. «Quant à la prétendue expérience embarquée dans le ballon stratosphérique, elle n’a a priori aucun intérêt ni scientifique ni même pédagogique» dit-il, ajoutant que cette démarche «est en totale opposition avec celle que nous avons adoptée et que nous maintenons depuis 24 ans dans le cadre de nos projets dans le Gers». Si les Suricates ont choisi Fleurance, «c’est parce qu’un membre du groupe habite près d’ici et que la commune nous a délivré les autorisations» répond le responsable de l’opération.

Les Suricates, ainsi nommés en référence à ces petits mammifères qui se mettent debout pour surveiller leur environnement, se sont donnés pour mission de surveiller le ciel. Objectif : ne pas louper les extraterrestres lorsqu’ils vont débarquer. «En fait, ce que nous voulons faire, c’est de l’initiation à l’observation du ciel, expliquer aux gens que ce qu’ils peuvent observer dans le ciel sans se l’expliquer a la plupart du temps une explication rationnelle» explique un Suricate. Les vidéos diffusées sur le site internet du groupe sont plus explicites : musique martiale, vaisseaux spatiaux et aliens débarquant sur la terre, le décor est planté. «L’univers est trop vaste pour que l’on soit seul…» commence un texte parsemé de fautes d’orthographe. Autrement dit, tôt ou tard, ils viendront. Et pour ne pas les louper, mieux vaut avoir le maximum de paires d’yeux entraînés à distinguer un satellite d’un avion de ligne braquées vers le ciel. Une vision de l’observation spatiale qui hérisse littéralement les astronomes de Fleurance.
Daniel Adou