Dans la PQR: Ces » OM » que le préfet appelle en dernier recours
Source: www.lanouvellerepublique.fr – A l’heure d’Internet, des smartphones, les radioamateurs peuvent apparaître ringards. Sauf qu’en cas de gros coups durs, c’est à eux que le préfet fait appel.
Les radioamateurs sont-ils voués à disparaître avec leurs vieux postes décamétriques poussiéreux ? Certainement pas, riposte Jean-Louis Bringer, le président des radioamateurs de la Vienne réunis en assemblée générale à Châtellerault. « Si on prend le mode de communication de personne à personne, oui. Mais nous, radioamateurs, on est capable de faire de la communication quand plus rien ne fonctionne. »
« Toujours là en roue de secours »
En cas de crise, les autorités font effectivement appel aux « OM » (Old men), comme ils s’appellent entre eux. « On est sollicité par le préfet quand il y a par exemple un gros accident, une tempête, un événement grave, une catastrophe, poursuit-il. Quand le téléphone est saturé ou ne fonctionne plus, on est là. Ce genre de cas arrive ponctuellement. Comme il y a quelques années, avec ce dramatique accident sur l’A10 au sud de la région, le réseau était tellement saturé qu’il était devenu impossible de communiquer par les moyens classiques. » Autre exemple : « Lors du tremblement de terre à Haïti en janvier 2010, seule la radio fonctionnait, le réseau n’était plus en état de marche. » « On est toujours là en roue de secours. »
C’est pourquoi les radioamateurs sont associés aux opérations de sécurité civile et de secours. Notamment à travers l’Association départementale des radioamateurs au service de la sécurité civile (ADRASEC86) qui peut être réquisitionnée sur ordre du préfet en cas de déclenchement du plan Orsec, par exemple. « On participe d’ailleurs à des exercices de sécurité civile une à deux fois par an avec la préfecture », indique Jean-Louis Bringer.
L’intérêt, l’avantage même, des radioamateurs, c’est qu’avec leurs étranges récepteurs métalliques surannés qui crachent des bruits agressifs ou des sons grésillants quand on tourne les boutons, ils sont en mesure d’utiliser « tout le spectre des ondes, basses, courtes jusqu’aux ondes très hautes ». « On peut ainsi parcourir des distances aussi bien courtes que longues pour communiquer. »
Grâce à ces ondes hertziennes ou radioélectriques passe-partout, les « OM » peuvent contacter n’importe qui n’importe où. « On peut donc contacter, depuis la France, les Antipodes. C’est notre spécificité. On peut même participer à des communications avec la station orbitale dans l’espace. » Qui a dit que le radioamateurisme c’était ringard ?