Dans la PQR : Les radio-amateurs ne craignent pas internet
Saint-Barthélemy-d’Anjou
« Comment peut-on être Persan ? », s’étonnait Montesquieu en son temps. La question pourrait aujourd’hui être transposée à une soixantaine d’ Angevins « mordus » : comment peut-on être radio-amateur ? Pourquoi communiquer par émetteur-récepteur à ondes courtes, alors que les facilités des liaisons internet sont si largement partagées ?… Gildas Masson, un radio-amateur bartholoméen y répond pour sa part par une démonstration. Après avoir établi en quelques minutes, une liaison phonique simultanée avec deux de ses amis, il passe à la radiotélégraphie en morse… Et rappelle que ce fut le Titanic qui, en 1912, lança le premier message de détresse par radiotélégraphie : le célèbre Save our souls… SOS… « Être radio-amateur, c’est créer des liens d’amitié tout en parlant technique, en préservant une tradition », résume-t-il.
Pour Gildas, l’intérêt de ce mode de communication s’enracine dans l’enfance. Âgé d’une douzaine d’années, il était fasciné par le récepteur de ses parents, une radio dont l’immense cadran portait des noms de villes qui le faisaient rêver : Madrid, Bucarest, Copenhague, Hilversum… Un intérêt qui s’est ensuite mué en passion : « C’est dans les années 70 que j’ai réalisé mon propre émetteur », se souvient Gildas. Mais légalité oblige, il lui faut une autorisation et après un examen technique, il se voit attribuer, comme à tous ses homologues, un indicatif personnel : « Pour moi, c’est F6DFJ. »Il peut alors « trafiquer », sur ondes courtes selon le jargon en vigueur, avec le monde entier.
« Rien d’utilitaire dans tout ça, mais le plaisir de communiquer de façon originale. » On se donne des challenges : par exemple, collecter le plus grand nombre possible de cartes d’accusés de réception, « cartes postales » d’un genre particulier. Des concours sont organisés pendant lesquels on multiplie le nombre de liaisons à la minute avec l’Europe ou la planète toute entière. D’autres comptabilisent le nombre maximum de pays contactés en un temps donné. Bref, Gildas en est persuadé, le réseau mondial qui compte plusieurs millions de radio-amateurs, « n’est pas près de baisser pavillon devant le déferlement d’internet ».
via Ouest-France