Dans la PQR : Le radioamateur de Mouthiers dialogue avec la Dame de fer
Entrer en liaison avec la tour Eiffel est le rêve des radioamateurs Alain Mesnier l’a accompli à la veille du 14 Juillet Grâce aux 70 ans de la création des transmissions.
Alain Mesnier est raide dingue des transmissions. Depuis son bureau de Mouthiers-sur-Boëme, l’homme a déjà discuté avec les rois d’Espagne et de Jordanie, il s’est entretenu avec un sénateur américain. Il garde régulièrement des contacts avec la planète.
Mais ce week-end de fête nationale marquera à jamais sa vie de radioamateur: il a pu entrer en contact avec le saint des saints des fans de transmission: la station de la tour Eiffel, sanctuaire habituellement réservé aux seuls militaires.
«Du 12 au 14 juillet, à l’occasion du 70e anniversaire de la création de l’arme des transmissions dans l’armée de terre, une opération exceptionnelle a été mise en place à l’attention des radioamateurs. Elle leur a donné la possibilité de joindre la station spéciale «TM70TE» – 70 pour 70° et TE pour tour Eiffel – installée pour la circonstance au troisième étage de la Dame de fer. C’est une occasion unique!» s’enthousiasme Alain Mesnier.
Un événement à de pas rater car il s’agissait de la toute première fois que les fans de radio pouvaient contacter la Tour grâce à l’Agence nationale des fréquences radio. Pendant ces trois jours, le Monastérien a donc renforcé la puissance de l’une de ses antennes pour être parfaitement prêt le moment venu à établir le contact tant espéré.
«C’est comme cela que jeudi dernier à 15h40 GMT, soit 17h40 locales, j’ai établi la liaison avec un officier de l’armée de terre, pendant 30 secondes.»
Alain Mesnier est encore tout ému de ce moment, qu’il a pu renouveler le lendemain à 6h45, puis à 10h30, parvenant à s’infiltrer au milieu des appels de tous les autres passionnés de radio sur les dents.
«J’ai repensé aux anciens, à ceux qui m’ont formé et ont rêvé un jour ou l’autre de cette possibilité. N’oublions pas que c’est la radio qui a sauvé la tour Eiffel, qui aurait dû être démontée» remarque-t-il.
Cette date exceptionnelle pour le radioamateur de Mouthiers sera matérialisée par une carte anniversaire. Alain Mesnier en a reçu d’autres, «par exemple à l’occasion de l’anniversaire de Gagarine, célébré en Russie en 2011.»
«J’ai appris le décès de De Gaulle en direct sur les ondes»
Des cartes qu’il collectionne et conserve précieusement. Toujours plongé dans sa passion, Alain Mesnier aime à parler de ce qui donne du sel à sa vie, comme son affiliation à l’Association des radioamateurs au service de la sécurité civile (Adrasec), «C’est un engagement volontaire comparable à celui des sapeurs-pompiers».
Il cause de son diplôme obtenu en 2007, des moments intenses qui ont accompagné la tempête de 1999, de la liaison qu’il entretient, lui l’ancien des transmissions militaires, avec la préfecture. Ses souvenirs sont nombreux: «J’étais de service radio, au moment de la mort du général De Gaulle. J’ai appris son décès directement sur les ondes militaires.»
Depuis le temps qu’il s’adonne à sa passion dévorante, Alain Mesnier a contacté toutes les régions du monde, la dernière en date étant la Corée du Nord. Il a même reçu une plaque qui certifie ses compétences. «En France, nous ne sommes pas plus d’une vingtaine à l’avoir reçue; elle est envoyée par le DXCC, le comité de référence, depuis les États-Unis.»
Au cours de sa vie, Alain Mesnier a donc établi des contacts inimaginables avec des grands de ce monde comme le roi d’Espagne Juan Carlos, le roi Hussein de Jordanie ou encore le sénateur américain Barry Goldwater.
«Tous des gens adorables, avec lesquels j’ai échangé des formules de politesse et des idées techniques.»
Chaque matin, ce fou de transmissions s’installe devant son émetteur-récepteur pendant au moins deux heures et il recommence le soir, «Car ce sont les meilleurs moments de la journée», conclut-il.
via Charente Libre