F6CCS (21) à l’honneur.
L’intérêt général comme moteur de vie.
Ce dernier, lors de son discours retraçant le parcours de Bernard, a fait, entre autres, un éloge particulièrement appuyé sur les radioamateurs, et sur l’activité associée à notre humanisme.
Bernard, professeur agrégé d’économie -gestion à l’IUT de Dijon-Auxerre, a aussi une seconde vie, celle de radioamateur, très bavard et nous allons le découvrir. Mais Bernard reste très curieux.
C’est son père qui lui a donné le virus de la radio qu’il a vu émerger (il était de 1915). A 15 ans il dissimulait, dans son dortoir du collège de Poligny, une radio dans une boite à cirage…. Après sa retraite en 1975, il a eu, successivement et après moi, les indicatifs F1CVS puis F6HLF.
C’est à 10 ans que Bernard a construit son premier récepteur de radio, puis à l’âge de 13 ans construction du premier émetteur, le premier d’une longue série. Tout cela est bien entendu » à titre expérimental « …., à 16 ans son premier émetteur FM…. puis a été opérateur de F6KAU, MJC de Beaune. A 19 ans il a construit entièrement, comme à l’époque on le faisait, une caméra de télévision.
Bernard passe le difficile examen de radioamateur en 1972 et se voit attribuer l’indicatif de F6CCS. Il a 21 ans et contacte le monde entier. De surprenantes antennes se sont érigées dans son village de FRANXAULT.
A 24 ans, après la construction d’un émetteur de TV, obtient l’extension de licence en Télé amateur (1976). » Quelle énergie on a à 24 ans. Incroyable » dit-il. Ensuite trafique en télétype, (des vrais surplus de la marine, 50 kg et du ruban perforé pour lancer les appels et décrire la station).
La passion pour l’émission d’amateur lui permet sans intermédiaire de communiquer directement à deux personnes de la planète, quels que soient leur pays, leurs opinions, leur appartenance ethnique, culturelle ou religieuse, cette chaîne que forment les radioamateurs entre eux et qui les unit dans l’espace, est à l’image de son engagement humaniste.
La radio, cette grande passion est tout à fait révélatrice de ce caractère du rebelle qui en a raison.
Arrive le mouvement des radios libres, belle aventure et beau défi à relever techniquement, cela l’a écarté temporairement des bandes amateurs. Bernard dit » Le rebelle » y participe, jusqu’à sa légalisation en 1981. En 1982, il est l’un des fondateurs de Radio Dijon Campus, mais laisse le micro à d’autres et construit cette radio : studios à la Faculté des Sciences puis à l’Atheneum, émetteurs, antennes. Presque toutes les radios locales à l’époque, font appel à ses compétences. Cela lui a permis par exemple de mettre en place la première radio travaillant par satellite géostationnaire 24h/24 à Dijon (Radio Nostalgie, en 1986 toujours sur 97,5). Comme il dit » Il fallait viser juste, avec des têtes moins sensibles que maintenant et une parabole impressionnante. Ou de détourner l’ancien pylône de TDF de Montmusard qui partait à la casse, en direction de la Trouhaude…, on s’amusait bien « .
Lorsque le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est créé en 1989, il demande audience au préfet. Il en résulte la création du premier Comité Technique Radiophonique de France à Dijon, où le CSA le recrute. C’est un peu le » Vidocq » de l’audiovisuel.
Et il y a 5 ans, il s’est lancé dans la construction d’une station en accomplissant ses rêves de l’âge de 20 ans, l’âge où on a du temps, plein d’idées et d’énergie et pas un » sous vaillant » pour les réaliser.
Mais Bernard, est aussi très curieux dans d’autres domaines.
Un jour, il découvre une très grave faille de sécurité. Devant le Préfet il accède depuis un minitel aux informations très sensibles sur les réseaux de sécurité gouvernementaux (aux noms champêtres : Myrtille, Églantine …). À cette époque la France faisait déjà face à de lourdes menaces. Seulement, ce jour-là, il a très discrètement rendu service à son pays et ce n’est pas un hasard qu’il a été invité par le Préfet de Région au moment de la Guerre du Golfe à participer aux travaux de la commission régionale de défense économique.
Ardent défenseur du logiciel libre, seul garant de l’accès pour tous les humains au numérique, son » Rapport sur la création d’Espaces Publics Numériques » a abouti il y a plus de 10 ans à la création des PANDAS dont tant de Dijonnais ont pu profiter.
En 2001 malgré un scepticisme général il demande l’accès pour ses étudiants au site qu’il a créé sur l’Internet. Depuis, il a entièrement numérisé ses cours.
Et Bernard pour conclure en toute modestie et discrétion :
» Je considère que ce sont les radioamateurs qui ont été honorés samedi 12 septembre à travers ma personne et, de manière générale, tous les passionnés de la radio et de la communication des hommes entre eux. Si tous les gars du monde…. « .
Sincères félicitations.