Des Toulousains vont analyser la poussière de l’espace
La mission Pilot va mesurer le signal des grains de poussière interstellaires. Une première mondiale à laquelle participent les équipes toulousaines de l’IRAP et du CNES.
Un ballon strastosphérique s’apprête à emmener à 40 km au-dessus du Canada un instrument toulousain capable de mesurer le signal émis par les grains de poussière interstellaires. Explications avec Muriel Saccoccio, chef de projet Pilot au CNES.
Quel est l’objectif de la mission Pilot ?
Pilot sera la première expérience d’astrophysique au monde à s’intéresser aux poussières interstellaires. Pendant longtemps, les missions visaient de gros astres de notre galaxie. Mais si on cherche à comprendre les origines de l’univers, il faut pouvoir le regarder de plusieurs façons : dans le visible, l’infrarouge et le submillimétrique. Les grains de poussière du domaine interstellaire sont des petits éléments capables de s’orienter dans le champ magnétique qui traverse notre galaxie. C’est la première expérience au monde qui s’intéresse aux poussières interstellaires. Elle pourrait permettre de mieux comprendre la genèse et l’évolution de l’Univers, et la contribution, encore mystérieuse, du champ magnétique.
Comment allez-vous procéder ?
Notre instrument (500 kg, poids total de la nacelle : 1 tonne) est composé d’un miroir de 830 mm de diamètre, de 2048 bolomètres (des capteurs) refroidis à l’hélium liquide, d’un photomètre et d’un senseur stellaire capable de voir les étoiles en plein jour. Il sera emporté dans une nacelle par un énorme ballon stratosphérique de 800 000 m3 pour atteindre 40 km de hauteur, ce qui permet de s’affranchir de la gêne générée par l’atmosphère terrestre. La nacelle agit comme une plateforme satellite qui fournit les commandes venant du sol à l’instrument et qui récupère les télémesures.
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