Dans la PQR (LA DEPECHE): L’astronaute et les astrojeunes
Les enfants ont tutoyé le ciel, hier, lors du final des ateliers Astrojeunes : ils ont envoyé dans l’espace un ballon chargé d’instruments de mesures sous le regard d’un astronaute.
Sur le stade, une quinzaine d’enfants et d’ados se pressent autour des tables des radioamateurs du Gers. C’est là, dans une boîte qui doit s’envoler sous un ballon sonde, que se trouvent des appareils de mesures : sonde météo, température extérieure, pression, GPS, émetteur, et surtout deux caméras. A l’extérieur de ce caisson qu’ils ont fabriqué, de petits objets personnels sont accrochés, et la maquette du télescope spatial Hubble, qui fête ses 25 ans, comme le Festival d’Astronomie de Fleurance. «C’est mon 3e festival, et mon 2e ballon sonde, s’enthousiasme Europe, 14 ans. J’ai adoré, et j’ai voulu revenir !» Avec l’atelier Astrojeune, une semaine durant, elle et ses amis ont préparé le caisson-nacelle qui doit décoller. «On reçoit les données grâce aux radioamateurs. et après on va le rechercher. Dans un arbre, une rivière…» Yakov, 14 ans, avait suivi le fil noir en 2013, et là il avait envie «de faire le ballon.» Comme Simon, 12 ans, encore sous le choc d’avoir rencontré Hubert Reeves… et Jean-François Clervoy. «J’ai vu l’astronaute qui a réparé Hubble ! Il nous a raconté tout ça… Ça nous a donné grave envie d’aller dans l’espace !» Jean-François Clervoy qui est là, sur le «pas de tir» du ballon sonde. Il regarde avec intérêt les instruments, discute avec les 3 animateurs d’Astrojeune. L’un de ces derniers, William, explique : «l’objet de ce stage, c’est de leur offrir l’expérience de l’envoi d’un engin dans l’espace». Les minutes passent, à mesure que défilent les contrôles. L’atmosphère s’électrise d’un coup : les connexions radio sont établies, on peut lancer le ballon ! «On n’a pas d’idées précises de ce qu’on va récupérer demain, résume Europe, mais le Festival va nous remettre une clef USB avec les images et des vidéos des caméras. Ca va être super !» «Nous, on suit le ballon sur écran, détaille Christian, l’un des radioamateurs. Un logiciel permet de prévoir son aire de poser. On organise sa récupération par les jeunes.» Un coordinateur donne les consignes. «De la concentration !» Compte à rebours. 3,2,1… 0 ! Le ballon s’envole. C’est parti pour 1 h 30 d’ascension. Applaudissements et cris de joie : «C’est trop bien», s’exclament les Astrojeunes.