Dans la PQR (Est Républicain): Héricourt : les Seconde envoient un ballon à 33.000 m d’altitude
Lundi après-midi au lycée Aragon. Une quinzaine d’élèves de seconde, option sciences et laboratoire, s’apprêtent à lâcher un ballon stratosphérique… Aboutissement d’un travail débuté depuis l’automne. « La météo et idéale. Pas de vent et un soleil radieux ! », se réjouit Alain Froidurot, professeur de physique.
David Geoffroy, intervenant pour le Cnes (centre national d’études spatiales) au pavillon des sciences de Montbéliard, précise : « Cette expérience demande des autorisations. L’aviation civile est prévenue. Le Cnes participe au lâcher de 60 ballons stratosphériques sur toute la France ».
À chaque projet scientifique sélectionné, le Cnes fournit le ballon et l’hélium. Étalée sur une bâche, l’enveloppe en latex est remplie par 5m3 de gaz.
Munie d’une check-list, Lisa vérifie chaque élément, de la nacelle au réflecteur : « Appareils photos, MP3, émetteur, capteurs, GPS, tout est ok ! ». Elle transmet ces infos par téléphone aux élèves installés dans le laboratoire de physique, devenu un véritable « PC vol », où les élèves épluchent les données sur ordinateur.
Jean-Pierre Schmitt, proviseur du lycée Aragon, assiste à ce septième lâcher : « La motivation des élèves est impressionnante, les enseignements d’exploration suscitent de futures vocations ».
33.000 mètres : record franc-comtois battu !
Cette fois-ci, le projet s’intitule « Micro pression » : « Nous allons mesurer la faible pression atmosphérique au-delà de 15.000 m à l’aide de capteur et émetteur d’ultrasons. Ceci nous permettra de mettre au point de futurs concepts. » Les mesures seront analysées dès que la nacelle sera récupérée.
« H moins 5, préparez-vous ! ». Tels des Atlas soutenant le monde, les lycéens maintiennent délicatement le ballon au sol. À 13 h 30 c’est l’heure du départ. Le ballon s’élève majestueusement au-dessus du lycée.
Son trajet, modélisé dès le matin, est enregistré au fur est à mesure du vol. En altitude, un vent d’Ouest le pousse en Suisse jusque vers Delémont. Après 1 h 44 de montée, le ballon stratosphérique atteint 33.000m, battant ainsi le record franc-comtois !
À ce stade, l’enveloppe est très dilatée -elle mesure près de 13 m de diamètre- et finit par éclater. Le ballon commence alors sa descente.
Présentation du projet à Toulouse en juin
Celui-ci a atterri au nord de Solothurn, dans un sapin à plus de 40 m de haut. Les deux radios amateurs de l’association Argestra, associés au lâcher, étaient sur place pour les récupérer.
« Nous espérons que les instruments sont en bon état, pour que l’on puisse travailler sur les données » soufflent les lycéens et leurs enseignants, à 100 km de là.
Ultime récompense : ils présenteront leur projet lors d’une rencontre à Toulouse début juin, à l’initiative du Cnes.