Dans la PQR: Radioamateurs. Un Prix Nobel à Pleumeur-Bodou (K1JT)
Joe Taylor, 73 ans, radioamateur depuis l’âge de 14 ans, a reçu le prix Nobel de physique en 1993. (Photo J.-L. L. R.)
Le congrès international des radioamateurs, à Pleumeur-Bodou (22), s’enorgueillit de la présence d’un Prix Nobel. L’Américain Joe Taylor avait été distingué en 1993 pour ses recherches sur les pulsars, confirmant les théories d’Einstein.
« Je suis radioamateur depuis que j’ai l’âge de 14 ans, cela fait bientôt 60 ans. C’est un passe-temps fascinant et c’est certainement grâce à lui que je suis devenu un scientifique ».
Au pôle Phoenix, à Pleumeur-Bodou, Joseph Hooton Taylor, mais appelez-le Joe, est un radioamateur comme les autres, ravi de participer à ce congrès international, qui réunit 110 participants de 18 pays. Mais cet astrophysicien et radioastronome américain, âgé de 73 ans et de haute taille, n’est rien moins qu’un ancien Prix Nobel de physique.
Des étoiles comme des phares
Il avait été récompensé en 1993, avec son collègue Russell Hulse, pour ses recherches sur les pulsars, ces étoiles en fin de vie qui émettent des rayonnements réguliers, tel un phare éclairant la mer. Les pulsars avaient d’abord été surnommées « petits hommes verts » parce qu’on les croyait d’origine extraterrestre. « Je ne m’attendais pas à recevoir ce prix, qui est arrivé près de vingt ans après nos travaux. L’importance de notre découverte n’a été établie que plus tard », se souvient Joe Taylor.
Découverte en 1974
C’est en 1974, au radiotélescope d’Arecibo, sur l’île de Porto Rico, que Taylor et Hulse voient leurs observations couronnées de succès. « Nous avions découvert un pulsar en orbite autour d’une autre étoile, qu’on l’appelle un pulsar binaire. Cela nous a permis de faire des mesures précises sur la forme et l’orbite du pulsar et de montrer l’existence d’ondes gravitationnelles, comme dans la théorie de la relativité d’Einstein », explique Joe Taylor.
Les antennes du New Jersey
Donc Einstein avait raison ? « Une fois de plus », sourit l’astrophysicien, admiratif. « Sa théorie date de 1916 et il n’imaginait pas qu’on pourrait la vérifier. Mais la technologie avance si vite ».
Après avoir poursuivi sa carrière d’enseignant et de chercheur à l’Université de Princeton (New Jersey), Joe Taylor a pris sa retraite, il y a quatre ou cinq ans. « Mais j’ai encore un bureau au département de physique, où je vais presque tous les jours. Je salue des collègues, je donne quelques conseils ». Profitant de son premier séjour en Bretagne, Joe Taylor a prévu de découvrir Dinard (35), Saint-Malo (35) et le Mont-Saint-Michel (Manche).
Et il est ravi d’avoir séjourné à Pleumeur-Bodou, dont il connaissait bien l’histoire de la première transmission par satellite entre la France et les États-Unis, en 1962 : « Les modèles d’antennes ont été fabriqués près de chez moi, dans le New Jersey », confie-t-il.
Source:www.letelegramme.fr