250 ans dans la vie des Vaudois – 1922: La radio en embryon

Roland Pièce aux commandes du poste de télégraphie sans fil installé au Champ de l’Air à Lausanne. PHOTO Image: S. A. SCHNEGGIN LA PATRIE SUISSE No 75925 OCT.1922
Une station de Télégraphie sans fil (T.S.F.) est inaugurée à Lausanne.
Le 26 octobre 1922 se produit un stupéfiant miracle technologique sur la colline du Bugnon, en amont de la place de l’Ours. Un récital de musique classique est diffusé depuis le lieu dit du Champ de l’Air, où la commune vient de mettre en service un émetteur TSF capable d’établir des liaisons radio téléphoniques sur la ligne d’aviation entre Paris et la capitale vaudoise. Quelques privilégiés possédant un récepteur reconnaissent le timbre colorature de la cantatrice Madeleine Rouilly. Cette vedette du Victoria Hall de Genève y claironne le début de la radiodiffusion à Lausanne, qui devient la première ville de Suisse et la quatrième d’Europe (après Londres, Paris et Moscou) à posséder la précieuse antenne.
Construite par le professeur Paul-Louis Mercanton, elle sera exploitée et contrôlée par son très entreprenant adjoint Roland Pièce.
Achetée à une société française indépendante pour la somme de 77 000 de nos francs, sa fiche technique impressionnera les initiés: «Une puissance de 750 W en télégraphie et de 400 W environ en téléphonie. Pour une telle puissance, il faut cinq tubes triodes finaux montés en parallèle. Ils sont alimentés par un courant de 60 ampères sous 12 volts. Cela permet d’obtenir un courant de 10 ampères dans l’antenne. Un récepteur et un ondemètre complètent l’équipement.» Ainsi, bien avant que la radio ne devienne un appareil domestique accessible à tous, une source quotidienne d’information en paroles simples et intelligibles, elle est une œuvre collective de savants un brin jargonneux: électromagnéticiens, génies de la radioélectricité, de la navigation aérienne aussi. C’est d’ailleurs pour servir prioritairement celle-ci que nos édiles se sont tant démenés pour acquérir la T.S.F.